vendredi 11 avril 2008

Nouvelles de la grande île

Voici un mail reçu de Myriam, ancienne volontaire à l'orphelinat qui a créé son école d'abord à l'île à Vache puis à Torbeck près de la ville des Cayes. Elle décrit la situation aujourd'hui dans son village et aux Cayes :

« Chers tous,
Je vous écris ce petit mot depuis la maison du père de l`église épiscopale à Torbeck, car pour l`instant c'est notre seul accès à internet. Encore, cela est très difficile car il n'y a quasiment jamais plus de courant. Heureusement, ce brave père a un inverteur (Appareil électrique transformant le 12V des batteries en 220V) et nous sommes venues mendier afin de vous donner de nos nouvelles.
En effet, depuis une semaine, nous avons du fermer l'école à cause d'émeutes assez graves et violentes qui ont commencé aux Cayes. A Torbeck, c'est calme mais ils n'acceptent pas que nous fassions l'école... Toutefois, le pays est en feu... A Port au Prince et partout ailleurs tout est bloqué. Ainsi pour les papiers de Julien et ceux de Gabriel. Hélène devait rencontrer Sonia pour signer l`acte d'abandon lundi passé mais cela a été impossible. René (le mari de Myriam NDLR) va travailler quand même aux Cayes (entre les gouttes) car on ne peux pas rester sans rien... Mais, il n'y a pas grand chose pour autant et heureusement que nous sommes à Torbeck car nous avons des véritables (arbres à pain) et des feuilles (plantes à feuille type épinard) ... et des mangos (Mangues). La vie est devenue vraiment trop chère et imaginez que le gallon (3,78 litres) d'huile en 3 semaines a augmenté de 30 $ (2,5 euros). Il coute maintenant 80$ (6,4 euros). Des Haïtiens ont attaqué une banque aux Cayes et en veulent terriblement aux soldats de l`ONU, par manque d`information... ça craint...
Hier, le Président a parlé mais cela n'a fait que d'exciter plus le peuple qui lui en veut... En fait, il n'a parlé que de solutions durables qui est pour lui l'autarcie. Je suis d'accord avec lui mais le problème c'est que depuis qu'il a ces super idées il n'a jamais rien fait et en quelque sorte, il dit aux Haitiens : «débrouillez-vous ! Je ne peux rien dire de plus.»
Celà est très délicat et le pays est très chaud. Ne vous inquiétez donc pas si vous ne recevez pas régulièrement de nos nouvelles mais nous allons tous bien et nous sommes en sécurité.
A très bientôt,
Je vous embrasse
Myriam

PS : Pour plus de renseignement sur la situation en Haïti vous pouvez lire cet article de La Tribune de Genève : http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/monde/detail_monde/(contenu)/215379  ou sur le site du Nouvelliste, un des quotidien haïtien : http://www.lenouvelliste.com/